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Un récent article de Qonto, titré « Une large majorité des PME digitalisée », m’a fait lever le sourcil et m’interroger sur le chemin qui a mené à une telle conclusion.
Il est toujours intéressant de voir à quel point poser des questions bien en deçà des enjeux réels de la digitalisation crée un constat trompeur. L’article prône que tout va bien dans la digitalisation des PME françaises alors que nous en sommes tellement loin !
Aucune des questions posées n’aborde l’enjeu de la Data, ni bien entendu de l’IA. Rien sur la fabrication numérique dans la production, rien sur la réalité augmentée ou encore l’internet des objets (IoT), rien sur l’interconnexion facile de son SI par de l’APIsation pour faciliter l’open-innovation …. ou encore sur l’utilisation optimale d’outils collaboratifs pour réinventer le management. Rien, bien entendu, sur l’usage de la blockchain pour repenser la traçabilité ou encore sur la diffusion de compétences low-no-code dans une grande partie des métiers de l’entreprise pour développer sa propre autonomie. En clair, rien sur la réelle digitalisation de nos entreprises.
Oui, tout le drame à venir de notre économie si nous ne nous mobilisons pas mieux et plus vite tient dans cette affirmation « 84 % des entreprises comptant entre 50 et 249 salariés se disent digitalisées« .
Oui, une très grande partie des chefs d’entreprise pensent avoir fait le job en ayant juste (si l’on s’en réfère aux questions posées par Qonto) 1/un site internet à jour 2/une communication digitale 3/des outils de gestion numériques 3/ un service informatique efficace.
Bien que je doute de la représentativité de l’échantillon utilisé pour arriver à cette conclusion (6% seulement de répondants ayant plus de 50 salariés sur 1000 interviews), je constate malheureusement le même sentiment chez nombre de dirigeants que je connais.
Ignorant pour beaucoup les concepts et enjeux majeurs de la (réelle) transformation numérique de leur entreprise, ils ont souvent le sentiment d’avoir mené à bien les bons chantiers… Il leur reste tellement à faire et surtout tellement déjà à comprendre sur les enjeux pour pouvoir réellement décider et choisir.
À noter que le problème est le même pour la définition posée de l’inclusion numérique qui revient à « savoir utiliser le mulot et remplir ses formulaires administratifs »… C’est tellement dommage de poser le curseur à si bas niveau alors que nous avons vraiment besoin de réinventer ce que veut dire être citoyen dans un monde numérique.
J’invite vraiment à refuser, pour nos entreprises et nos citoyens, qu’on nous dise que tout va bien si nous sommes aptes à consommer le numérique. Nous avons tous la capacité et la nécessité d’en être producteurs.